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La sauvegarde de l’environnement

Doctrine Sociale de l'Église

La présente page fait partie d’une série exposant les grandes lignes de la Doctrine Sociale de l’Église catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s’appuie sur le compendium de la DSÉ, dont il cite différents passages.

Le thème “Sauvegarder l’environnement” fait l’objet du chapitre X du compendium (articles 451 à 487)

  • 451 L’expérience vive de la présence divine dans l’histoire est le fondement de la foi du peuple de Dieu (…)
    La foi d’Israël vit dans le temps et dans l’espace de ce monde, perçu non pas comme un milieu hostile ou comme un mal dont il faut se libérer, mais plutôt comme le don même de Dieu, le lieu et le projet qu’il confie à la conduite responsable et au travail de l’homme. La nature, œuvre de l’action créatrice divine, n’est pas une concurrente dangereuse. Dieu, qui a fait toutes choses, pour chacune d’elle « vit que cela était bon » (Gn 1, 4.10.12.18. 21.25). Au sommet de sa création, comme quelque chose de « très bon » (Gn 1, 31), le Créateur place l’homme. Seuls l’homme et la femme, parmi toutes les créatures, ont été voulus par Dieu « à son image » (Gn 1, 27): c’est à eux que le Seigneur confie la responsabilité de toute la création, la tâche de prendre soin de son harmonie et de son développement (cf. Gn 1, 26-30). Le lien spécial du couple humain avec Dieu explique sa position privilégiée dans l’ordre de la création.

    453 Le salut définitif, que Dieu offre à toute l’humanité par son propre Fils, ne s’accomplit pas en dehors de ce monde. Bien que blessé par le péché, il est destiné à connaître une purification radicale (cf. 2 P 3, 10) dont il sortira renouvelé (cf. Is 65, 17; 66, 22; Ap 21, 1), en devenant finalement le lieu où « la justice habitera » (cf. 2 P 3, 13).
    Dans son ministère public, Jésus met en valeur les éléments naturels. Il est non seulement un savant interprète de la nature à travers les images qu’il aime en offrir et les paraboles, mais il est aussi celui qui la domine (cf. l’épisode de la tempête apaisée en Mt 14, 22-33; Mc 6, 45-52; Lc 8, 22- 25; Jn 6, 16-21): le Seigneur la met au service de son dessein rédempteur. Il demande à ses disciples de considérer les choses, les saisons et les hommes avec la confiance des fils qui savent ne pas pouvoir être abandonnés par un Père prévoyant (cf. Lc 11, 11-13). Loin de se faire esclave des choses, le disciple du Christ doit savoir s’en servir pour créer le partage et la fraternité (cf. Lc 16, 9-13).

    456 La vision biblique inspire les comportements des chrétiens en ce qui concerne l’utilisation de la terre, ainsi que le développement de la science et de la technique.

    463 Une conception correcte de l’environnement ne peut pas, d’une part, réduire de manière utilitariste la nature à un simple objet de manipulation et d’exploitation, et elle ne doit pas, d’autre part, l’absolutiser et la faire prévaloir sur la personne humaine au plan de la dignité.

    465 Le Magistère souligne la responsabilité qui incombe à l’homme de préserver un environnement intègre et sain pour tous..

    466 La protection de l’environnement constitue un défi pour l’humanité tout entière: il s’agit du devoir, commun et universel, de respecter un bien collectif..

    467 La responsabilité à l’égard de l’environnement, patrimoine commun du genre humain, s’étend non seulement aux exigences du présent, mais aussi à celles du futur: (…) Il s’agit d’une responsabilité que les générations présentes ont envers les générations à venir.

    474 Les biotechnologies modernes ont un fort impact social, économique et politique, au plan local, national et international. Elles doivent être évaluées selon les critères éthiques qui doivent toujours orienter les activités et les rapports humains dans le domaine socio-économique et politique. Il faut avoir présent à l’esprit surtout les critères de justice et de solidarité, ..

    475 Dans un esprit de solidarité internationale, différentes mesures peuvent être mises en œuvre quant à l’usage des nouvelles biotechnologies. Il faut faciliter, en premier lieu, des échanges commerciaux équitables, libres de contraintes injustes.

    470 La programmation du développement économique doit considérer attentivement « la nécessité de respecter l’intégrité et les rythmes de la nature », car les ressources naturelles sont limitées et certaines ne sont pas renouvelables. (…) Toute activité économique qui se prévaut des ressources naturelles doit aussi se soucier de la sauvegarde de l’environnement et en prévoir les coûts, (…)
    Une économie respectueuse de l’environnement ne poursuivra pas seulement l’objectif de la maximalisation du profit, car la protection de l’environnement ne peut pas être assurée uniquement en fonction du calcul financier des coûts et des bénéfices.
    L’environnement fait partie de ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de promouvoir de façon adéquate.

    473 La vision chrétienne de la création comporte un jugement positif sur la licéité des interventions de l’homme sur la nature, y compris aussi sur les autres êtres vivants, et, en même temps, un fort rappel au sens des responsabilités.

    476 La solidarité comporte aussi un rappel à la responsabilité qu’ont les pays en voie de développement et, en particulier, leurs responsables politiques, de promouvoir une politique commerciale favorable à leurs peuples et les échanges de technologies capables d’améliorer leurs conditions alimentaires et sanitaires.

    485 L’eau, de par sa nature même, ne peut pas être traitée comme une simple marchandise parmi tant d’autres et son usage doit être rationnel et solidaire.

    487 L’attitude qui doit caractériser l’homme face à la création est essentiellement celle de la gratitude et de la reconnaissance: le monde, en effet, renvoie au mystère de Dieu qui l’a créé et le soutient. (…). Le monde s’offre au regard de l’homme comme trace de Dieu, lieu où se révèle sa puissance créatrice, providentielle et rédemptrice.

    On trouve dans le remarquable livre du Professeur Pascal Salin, “Libéralisme”, notamment au chapitre 16 (“La défense de l’environnement : bien public ou bien privé ?”, une argumentation qui va à l’encontre des passages en mauve (articles 470 et 485, entre autres). Nous invitons à lire ce livre, très clair, d’une logique irréfutable. Pascal Salin y développe l’idée que ce qui est “propriété collective” (dans le sens “propriété publique” est considéré par les individus comme n’appartenant à personne et personne ne voit donc son intérêt personnel à en prendre soin, au contraire de ce qui est propriété privée. Il explique pourquoi la protection des éléphants d’Afrique, des tortues de mer, des rhinocéros, de la forêt amazonienne, par exemple, passent par leur privatisation. Voici trois extraits du chapitre précité.

    “Les tortues marines n’ont pas eu la même chance que les éléphants. En effet, il existait, il y a quelques années, deux fermes à tortues, l’une aux îles Caïmans, l’autre à Tahiti. L’intérêt de leurs propriétaires était évidemment de tout faire pour perpétuer l’espèce, en particulier en protégeant les œufs contre les rapaces – qui suppriment environ 90% de la ponte – ou contre les humains, et en assurant le développement régulier et le renouvellement des tortues. Mais, hélas, les écologistes sont passés par là et ils ont fait interdire le commerce de l’écaille de tortue. Les fermes à tortues ont donc dû fermer, faute de débouchés. Mais cela n’empêche évidemment pas la capture illégale des rares spécimens qui subsistent. Il est maintenant presque certain, grâce à la réglementation internationale sur la protection des tortues, que celles-ci vont disparaître.
    On peut multiplier les exemples, ils aboutissent tous à la même conclusion : seules l’instauration du capitalisme, c’est à dire d’un régime de droits de propriété privés, et la suppression du collectivisme permettent de défendre les espèces animales menacées et l’environnement. Et ce que l’on constate pour les espèces animales est également vrai, bien évidemment, pour les espèces végétales.”

    “Ainsi, il est constant de dénoncer la destruction des forêts tropicales par les grandes sociétés multinationales, symboles d’un capitalisme apatride et destructeur. Uniquement mues par le souci de maximiser leurs propres profits, elles coupent des arbres centenaires, pratiquent de larges saignées dans les forêts et, ce faisant, portent atteinte à ce “poumon de l’humanité” que seraient les forêts tropicales, en particulier la forêt amazonienne. Dans la description de ce carnage, on oublie cependant de préciser une chose, à savoir que ces grandes sociétés ne sont pas propriétaires de la forêt, mais qu’elles bénéficient seulement d’une concession accordée par le véritable propriétaire, l’État. De là vient tout le mal. En effet, un régime de concession n’accorde au bénéficiaire que deux attributs du droit de propriété, l’usus et le fructus, mais pas l’élément essentiel, l’abusus, qui reste aux mains de l’État.
    Si des entreprises privées, véritablement capitalistes, pouvaient se porter acquéreurs de droits de propriété intégraux sur les forêts tropicales, les conséquences en seraient considérables. Elles seraient incitées à reconstituer et même à développer les plantations car la valeur de leurs terrains dépendrait évidemment de la valeur des arbres susceptibles d’y être coupés dans le futur.”

    “Quand on regarde une carte de l’évolution des forêts au cours des décennies récentes, il est frappant de constater que leur superficie a augmenté de manière significative dans certaines zones du monde et diminué fortement dans d’autres. Or cette évolution est fortement corrélée au régime juridique : la forêt a progressé là où elle est majoritairement privée, par exemple en Europe ; elle a diminué là où elle fait l’objet d’une propriété étatique, par exemple en Afrique ou en Asie”

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